Daniel Mille
Ce garçon sait apprivoiser le temps. Celui de la musique et celui de la vie. Pour lui, c'est un peu le même : ses amis sont dans sa musique, depuis longtemps, les rires de ses enfants aussi, parfois. Et chez lui la musique est entrée par la fenêtre. Daniel Mille est né en octobre 1958, sous le signe d'une balance ternaire : mère danseuse, père batteur, paysage de Grenoble.Il attend 11 ans avant de se mettre à l'accordéon et plaque tout deux ans plus tard.
Pas envie de se coltiner l'image des camions du Tour de France dans la cour de récré… C'est évidemment un coup de foudre qui va lui démanger les doigts à nouveau : il reprend l'accordéon au sortir d'un concert de Claude Nougaro avec Richard Galliano. La révélation d'une utopie réalisable, de l'invention encore possible au bout du soufflet. Une amitié et une fidélité sont nées. Daniel Mille s'installe à Paris en 1985, se fait quelques pièces dans le métro, revient de temps à autre à Grenoble. Jusqu'à ce que Richard Galliano lui propose de participer au spectacle de Barbara avec lui ! Plus rien ne sera comme avant. " J'étais derrière le rideau, mais la sensation de la scène, la tension du public et la présence de Barbara m'ont pénétré jusqu'aux os… C'est là, immédiatement que j'ai su que je ferai plus machine arrière. Plus d'allers-retours ".
En 1990, Daniel étudie le jazz à l'école du Cim, mais " là-bas, à l'époque, avec mon accordéon, j'étais un martien ".
En 1993, deuxième rencontre capitale. Alors qu'il joue dans la rue, à Tulle, Pierre Barouh le filme, comme il filme tous les musiciens du festival. De retour à Paris, Barouh appelle Galliano pour avoir les coordonnées du petit gars qui lui a tapé dans l'oreille. Et dans la foulée lui propose de faire un disque ! " Quand on est arrivé en studio, je n'avais aucune idée de ce qu'on allait enregistrer… Deux ans plus tard c'est une vraie reconnaissance : " Les heures tranquilles " et le Django d'or du meilleur espoir. Puis " Le Funambule " en 1999.
En cela, Piazzola ou Toninho Horta l'ont autant nourri que le jazz ou la rue de Lappe. Le sens du silence, de la justesse du temps musical est un autre de ses atouts pour faire suinter l'émotion de la " boîte à frissons ". Dans son quatrième opus, Daniel Mille a privilégié le format du quartette. Avec ici et là une couleur additionnelle, cordes, piano ou clarinettes et saxophone. Jean-Christophe Maillard (guitares, piano, claviers, programmation, voix) est depuis ses débuts le complice musical de Daniel Mille.